Saisissant par son originalité, l’environnement architectural et naturel du LABservatoire invite à des installations et des performances in situ. A partir de leur expérience propre du lieu, les huit artistes de l’édition «Axe-recomposé» ont développé des matériaux pré-existants. Pauline Bessières a travaillé à l’intérieur du dôme d’observation astronomique pendant huit jours, collectant des matériaux des environs. Dans «ni ici ni là ni là ni ici, là où?» des minéraux colorés scintillants sont disposés au sol, tandis qu’une branche aux proportions du dôme se tient en lévitation. Une goutte d’eau vient se jeter sur une structure sphérique aux allures de marre, développant ainsi une succession d’ondulations sur la surface, et perturbe l’immobilité générale. L’installation, composée d’éléments à la familiarité décalée, nous indique à la fois un ici et un ailleurs. Elle parvient à activer le processus psychique mis en place par l’artiste pour créer : « un environnement ressemblant au moment de l’observation d’une boule à neige lorsque notre esprit transporte notre corps vers un autre espace tout en restant là ». Autrement dit, un environnement qui présente un état de conscience en constant déplacement capable de fusionner la forme et l’informe.

Julia Bessy, août 2022

Lorsque j’ai découvert le dôme depuis l’extérieur j’ai été frappée par le décalage de son architecte à l’environnement. J’ai eu la sensation qu’il avait été posé, là, par une main de géant ou comme tombé, ici, depuis le ciel. J’ai cherché à construire ces différents passages de temps et d’échelle que ce lieu m’évoquait. La goutte d’eau est le point central de l’installation. Elle permet un va-et-vient continu entre intérieur/extérieur, immobilité/mouvement, etc. «ni ici ni là ni là ni ici, là où?» est la seconde édition d’une série d’installations dont la première a été réalisée dans les Ateliers du Quai, (Drôme).